Hommage au patrimoine immatériel de Tewkesbury
lors de l’événement «La danse d’avant»
Réalisation : Guillaume Fortier
Texte : Arielle De Garie
Musiciens : La Déferlance
Câlleur : Denis Maheux
Scie musicale : Antoine Trépanier
Conteur : Baptiste Leblanc (Jean-Philippe)
Ce document audiovisuel est réalisé grâce au soutien financier de Desjardins (caisse de Charlesbourg), du Gouvernement du Québec et de la MRC de La Jacques-Cartier dans le cadre de l’Entente de développement culturel.
«La danse d'avant» était une présentation (à la chapelle Saint-Jacques de Tewkesbury) de Souffler les braises et de l'Association des Citoyens et Citoyennes de Tewkesbury, dans le cadre des veillées de danse de la Fête nationale soutenues par le Conseil québécois du patrimoine vivant et le gouvernement du Québec.
Texte : Arielle De Garie
Musiciens : La Déferlance
Câlleur : Denis Maheux
Scie musicale : Antoine Trépanier
Conteur : Baptiste Leblanc (Jean-Philippe)
Ce document audiovisuel est réalisé grâce au soutien financier de Desjardins (caisse de Charlesbourg), du Gouvernement du Québec et de la MRC de La Jacques-Cartier dans le cadre de l’Entente de développement culturel.
«La danse d'avant» était une présentation (à la chapelle Saint-Jacques de Tewkesbury) de Souffler les braises et de l'Association des Citoyens et Citoyennes de Tewkesbury, dans le cadre des veillées de danse de la Fête nationale soutenues par le Conseil québécois du patrimoine vivant et le gouvernement du Québec.
L'intégral du texte d'Arielle De Garie...
Aujourd’hui, en souvenance du temps d’avant et avant qu’on oublie, on célèbre nos racines et nos mémoires pour se rappeler qu’elles coulent dans nos veines. Que toi, moi, puis l’autre on partage quelque chose qui se perpétue sur le territoire.
J’ai passé des jours (et même des parties de nuit) à chercher des mots à mettre sur qu’est-cé, que c’est, que cé donc l’héritage, le patrimoine. Je tournais mon esprit dans tous les sens jusqu’à me donner des entorses cérébrales. J’étais sur le bord d’aller voir docteur Julien à Stoneham, quand j’ai compris que les réponses à cette question-là émanaient du cœur. Parce qu’un patrimoine, une histoire, une identité ça ne se passe pas tellement par des livres pis des grands mots.
Ou en fait, oui, ça se passe, mais c’est écrit entre les lignes de notre histoire, dans la partie invisible de nos vies… celle qui s’écrit par en dedans.
Le patrimoine immatériel, prend vie dans le ressenti…
J’vous donne un exemple
Votre grand-mère! Demandez-y… «grand-man, c’tait quoi la chanson que ton père te chantait quand t’étais p’tite?» Vous allez voir que cette chanson-là, y’a des bonnes chances que vous la connaissiez vous autre avec. Bien, c’est ça le patrimoine immatériel, c’est ce qui se passe d’un cœur à l’autre de génération en génération.
Quand ta patte commence à giguer toute seule quand le reel d’un violon te chatouille l’oreille, quand le son d’un tambour autochtone te donne le goût de pleurer, quand un conteur te jase de loups-garous, de feux-follets et de chasse-galerie, puis que tu te sens comme un enfant qui en redemanderait encore une autre histoire, pis une autre après… ben c’est ça : l’immatériel.
Mais c’est pas juste lié aux arts, c’est pas juste nos chansons, nos mélodies ou nos histoires à coucher dehors, non. Ça existe aussi dans la manière qu’on a de faire les affaires. Quand ton père te montre sa recette de pouding chômeur, qu’y avait appris de son père à lui, puis que lui, il l’avait su de son père… Ben! Vous l’savez, ça vient de loin le patrimoine.
Mais même si ton grand-père est pas né icitte, même s’il ne peut pas t’apprendre à t’swigner la compagnie ou t’expliquer c’que ça veut dire «le diable est aux vaches», dis-toi que le patrimoine est toujours plus proche qu’on pense. Pas besoin d’avoir une tante acéricultrice ou un oncle qui sait coudre des courtepointes. Il est aussi proche que dans les mains d’un ami qui peut t’apprendre à pêcher à la mouche, aussi proche que dans la parole d’une fille du village qui peut t’enseigner à reconnaître les plantes médicinales de nos forêts.
Puis là, j’ai le goût de vous amener plus loin encore. J’irais même jusqu’à dire que notre patrimoine immatériel existe aussi par notre territoire, par l’endroit où nous vivons. Et ça adonne bien, par ce qu’icitte, le territoire y parle pas mal fort.
Quand, au printemps, on vit au rythme de l’incertitude de débordements de la rivière Jacques-Cartier. Quand on vibre aux couleurs de nos automnes et que la naissance des sommets enneigés nous émerveille de féérie. Quand t’apprends à tes enfants à s’arrêter un instant pour respirer le grand air en leur disant à quel point on est choyé de vivre à Tewkesbury. Ça aussi c’est du patrimoine. Les heures qu’on peut passer sur des roches en bordure de l’eau, à écouter le chant de la rivière. Et le ciel qu’on a si proche… les nuages que certains jours on peut caresser du bout des doigts.
Et le paysage, ben il était là avant nous, il les a connus lui, nos aïeux. Alors, quand je tends l’oreille, j’ai l’impression de pouvoir entendre les voix de notre territoire… ces langues aux mille accents qui ont bercé nos arbres, nos lacs et nos montagnes. Comme si le territoire, par ses paysages, nous rappelait leur mémoire. L’innu, le wendat, l’irlandais, l’anglais, l’écossais, le canadien français. Ces peuples qui ont enfanté nos familles souches, ces familles qui ont façonné notre municipalité, et nous autres qui le partageons à présent.
Quand on lève les yeux sur les montagnes, quand on a l’impression d’encore pouvoir sentir l’odeur de l’avoine qui poussait dans les champs, quand on se met les pieds dans la même rivière que celle de notre voisin, quand on sait qu’on résonne au même paysage... ça c’peut-tu qu’on partage quelque chose qui ressemble à un patrimoine?
Le patrimoine immatériel c’est ce qui ne se voit pas, mais que tu sens pousser par en dedans.
Ce que je nous souhaite, c’est de prendre le temps d’alimenter cette braise d’histoire et d’immatériel que nous portons tous en nous et de la laisser s’enflammer de traditions et de mémoires.
Et là, c’est le temps, de commencer «La danse d’avant» parce que c’est avant la fête nationale, avant la fête des Pères, en souvenance du temps d’avant, mais surtout, avant qu’on oublie ce qui s’apprend d’un cœur à l’autre.
J’ai passé des jours (et même des parties de nuit) à chercher des mots à mettre sur qu’est-cé, que c’est, que cé donc l’héritage, le patrimoine. Je tournais mon esprit dans tous les sens jusqu’à me donner des entorses cérébrales. J’étais sur le bord d’aller voir docteur Julien à Stoneham, quand j’ai compris que les réponses à cette question-là émanaient du cœur. Parce qu’un patrimoine, une histoire, une identité ça ne se passe pas tellement par des livres pis des grands mots.
Ou en fait, oui, ça se passe, mais c’est écrit entre les lignes de notre histoire, dans la partie invisible de nos vies… celle qui s’écrit par en dedans.
Le patrimoine immatériel, prend vie dans le ressenti…
J’vous donne un exemple
Votre grand-mère! Demandez-y… «grand-man, c’tait quoi la chanson que ton père te chantait quand t’étais p’tite?» Vous allez voir que cette chanson-là, y’a des bonnes chances que vous la connaissiez vous autre avec. Bien, c’est ça le patrimoine immatériel, c’est ce qui se passe d’un cœur à l’autre de génération en génération.
Quand ta patte commence à giguer toute seule quand le reel d’un violon te chatouille l’oreille, quand le son d’un tambour autochtone te donne le goût de pleurer, quand un conteur te jase de loups-garous, de feux-follets et de chasse-galerie, puis que tu te sens comme un enfant qui en redemanderait encore une autre histoire, pis une autre après… ben c’est ça : l’immatériel.
Mais c’est pas juste lié aux arts, c’est pas juste nos chansons, nos mélodies ou nos histoires à coucher dehors, non. Ça existe aussi dans la manière qu’on a de faire les affaires. Quand ton père te montre sa recette de pouding chômeur, qu’y avait appris de son père à lui, puis que lui, il l’avait su de son père… Ben! Vous l’savez, ça vient de loin le patrimoine.
Mais même si ton grand-père est pas né icitte, même s’il ne peut pas t’apprendre à t’swigner la compagnie ou t’expliquer c’que ça veut dire «le diable est aux vaches», dis-toi que le patrimoine est toujours plus proche qu’on pense. Pas besoin d’avoir une tante acéricultrice ou un oncle qui sait coudre des courtepointes. Il est aussi proche que dans les mains d’un ami qui peut t’apprendre à pêcher à la mouche, aussi proche que dans la parole d’une fille du village qui peut t’enseigner à reconnaître les plantes médicinales de nos forêts.
Puis là, j’ai le goût de vous amener plus loin encore. J’irais même jusqu’à dire que notre patrimoine immatériel existe aussi par notre territoire, par l’endroit où nous vivons. Et ça adonne bien, par ce qu’icitte, le territoire y parle pas mal fort.
Quand, au printemps, on vit au rythme de l’incertitude de débordements de la rivière Jacques-Cartier. Quand on vibre aux couleurs de nos automnes et que la naissance des sommets enneigés nous émerveille de féérie. Quand t’apprends à tes enfants à s’arrêter un instant pour respirer le grand air en leur disant à quel point on est choyé de vivre à Tewkesbury. Ça aussi c’est du patrimoine. Les heures qu’on peut passer sur des roches en bordure de l’eau, à écouter le chant de la rivière. Et le ciel qu’on a si proche… les nuages que certains jours on peut caresser du bout des doigts.
Et le paysage, ben il était là avant nous, il les a connus lui, nos aïeux. Alors, quand je tends l’oreille, j’ai l’impression de pouvoir entendre les voix de notre territoire… ces langues aux mille accents qui ont bercé nos arbres, nos lacs et nos montagnes. Comme si le territoire, par ses paysages, nous rappelait leur mémoire. L’innu, le wendat, l’irlandais, l’anglais, l’écossais, le canadien français. Ces peuples qui ont enfanté nos familles souches, ces familles qui ont façonné notre municipalité, et nous autres qui le partageons à présent.
Quand on lève les yeux sur les montagnes, quand on a l’impression d’encore pouvoir sentir l’odeur de l’avoine qui poussait dans les champs, quand on se met les pieds dans la même rivière que celle de notre voisin, quand on sait qu’on résonne au même paysage... ça c’peut-tu qu’on partage quelque chose qui ressemble à un patrimoine?
Le patrimoine immatériel c’est ce qui ne se voit pas, mais que tu sens pousser par en dedans.
Ce que je nous souhaite, c’est de prendre le temps d’alimenter cette braise d’histoire et d’immatériel que nous portons tous en nous et de la laisser s’enflammer de traditions et de mémoires.
Et là, c’est le temps, de commencer «La danse d’avant» parce que c’est avant la fête nationale, avant la fête des Pères, en souvenance du temps d’avant, mais surtout, avant qu’on oublie ce qui s’apprend d’un cœur à l’autre.